Ce poème n’est pas de ma main, mais de celle de mon père. Il me l’a récemment fait lire, et je l’ai aimé au point de vouloir vous le partager. Le voici donc, avec sa permission, bien entendu.
Ta collection s'étale Sur un tapis de boue ...et tu restes debout Tapi dans ton écale Comme un être égaré Sous un ciel brouillé. Tu vieillis mon ami; C'est le prix de la Vie! Que tu le veuilles ou non T'as pas l'choix mon garçon. À 51 ans, c'est pas d'la tarte Tu commences à faire ''pétate''. Ta collection repose Sur un tapis de roses ...et tu restes à genoux Tapi dans ton igloo Comme un sarment gelé Dans un désert glacé. T'as vieilli, pauvre ami C'est la vie qui s'enfuit; Elle t'emporte avec elle Vers l'exode éternel Peu à peu, chaque jour, Sans espoir de retour. Que tu le veuilles ou non T'as pas le choix en option. À cent ans on s'entend, Il ne reste que du vent. Ta collection se meurt Sous un tapis de fleurs ...et tu reste tapi Dans un lit dégarni Comme une pierre ravagée Par le temps écoulé. T'es dev'nu moribond Dans une vie sans pardon. Elle t'a vite introduit Dans l'absence et l'oubli. Que tu le veuilles ou non C'est ainsi, sans façon. T'a collection s'envole Sur un tapis de verre ...et tu restes sur le sol Comme une ombre sans lumière.
Clément Goulet...51 ans! 27 mai 2001