Haut dans le ciel, le soleil déjà décline
Et viendra la Nuit, dans sa noirceur cristalline
Les rayons d'or, bientôt, prendront leur retraite
Et les Ombres danseront dans les lueurs secrètes
Chaque soir, ainsi, mon heure je guette
Alors que les brumes toute raison rejettent
À l'horizon déjà, lentement se dessine
Le portrait d'un monde, fait de fusain et de sanguine
Lorsque Légendes prennent vie et Créatures pullulent
Alors que chante le Loup et que la Chouette hulule
Quand les Dieux Alchimistes façonnent leur égrégore
Pour fondre en électrum Lune d'Argent et Soleil d'Or
Je me tiendrai fière, régnant jusqu’à l'Aurore
Sur cet invisible monde qui, dans le noir, prends corps
Incarnant l'Avatar d'un soleil noctambule
Je serai, envers et contre tout, la Gardienne du Crépuscule
La pierre de lune n'aura d'égale, en diadème à mon front
Que l'héliodore rutilant qui me sert de blason
Le vent dans son élan deviendra ma monture
Et je porterai bravement ma seule force pour armure
Avec le monde pour bastion et le ciel pour parure
Regardant droit devant, je prendrai la gageure
De servir vaillamment cet étrange panthéon
Où les astres tiennent conseil sur la ligne d'horizon
Je danserai donc, en éternelle Funambule
Sur la corde raide d'un soleil qui capitule
Et mes pas tisseront, dans l'éclat du couchant
La toile d'un avenir aux reflets rougeoyants
La dentelle subtile donnera forme au Néant
Et la tâche Arachnéenne sera mon Testament
Incarnant à la fois Papillon et Tarentule
À la fois claire et ambiguë, la Gardienne du Crépuscule
Je resterai neutre, quoi qu'il en puisse paraître
Et seul l’Équilibre me tiendra lieu de Maître
Car ma vie n'est qu'un jeu, entre Ombre et Lumière
Un Spectacle grandiose, quand la Magie s'opère
Et si je m'en sors mieux qu'en mes jours d’écuyère
C'est que j'appris à jongler avec Tout et son Contraire
Ainsi je pus comprendre la voix de mes Ancêtres
Qui m'appris à penser, et à simplement être
Je ne crains plus la nuit, ni ses mandibules
Pas quand vont au grand jour les pires des sans scrupules
Puisque les Monstres sont les mêmes, de jour comme de soir
Je traquerai sans merci ces Démons Illusoires
Et comme, évidemment, rien n'est tout Blanc ou tout Noir
Je verrai dans la Grisaille un signe de ma victoire
Et pour qu'à l'aube, les Ombres, enfin, reculent
Toujours je resterai la Gardienne du Crépuscule
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Voilà un texte que je chéris particulièrement. Inspiré par le texte d’un ami (que vous pouvez lire ici: https://gdumas.com/2017/05/18/le-chevalier-de-laube/ ), je crois que c’est le plus beau poème que j’aie jamais écrit, ou du moins, celui dont je suis le plus fière. Et je crois que j’aurai beau essayer, je ne pense pas parvenir à faire mieux dans les années à venir…
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Super,
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Mais quel magnifique élan de prose, belle amie. J’adore! Tu as un sens du rythme élégant et efficace. Ton vocabulaire riche t’aide à créer des images fortes qui titillent l’imagination.
Bravo !
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